Albanie, histoire
De multiples envahisseurs...
A la suite du partage de l'Empire romain, en l'an 395, le territoire albanais passa sous le contrôle de l'Empire byzantin de Constantinople. Les albanais se christianisèrent davantage et se réfugièrent dans leurs montagnes, tout en demeurant sous la tutelle de l'Empire byzantin.
A partir du IXème siècle, ils furent dominés par plusieurs envahisseurs : les Bulgares, les Normands des croisades, les Angevins d'Italie du sud, les Serbes et les Vénitiens.
La conquête ottomane fut retardée grâce à la résistance du grand héros national George Castriota, plus connu sous le nom de Skanderbeg, mais après sa mort les Turcs parvinrent à s'implanter en 1479. Au cours des siècles qui suivirent, les Albanais finirent par s'islamiser. La loi ottomane n'autorisant que les musulmans à détenir des terres, une grande partie de la population se convertit à l'islam afin de conserver ses terres et de bénéficier de nombreux traitements préférentiels. Les albanais qui restèrent chrétiens (orthodoxes ou catholiques) furent relégués au simple rang de paysans. Un grand nombre d'Albanais qui ont voulu demeurer chrétiens ont préféré émigrer en Italie, particulièrement en Sicile et en Calabre. La religion orthodoxe fut pourtant tolérée par les Turcs.
En octobre 1912, le Montenegro, la Serbie, la Bulgarie et la Grèce déclarèrent la guerre à l'Empire ottoman. Après la guerre des Balkans en 1912-1913, l'Albanie fut reconnue comme principauté autonome, mais sans la province du Kosovo-metohija attribuée à la Serbie et au Montenegro. Cette amputation enleva à l'Albanie près de 40% de sa population. C'est ainsi qu'un albanophone sur deux vit encore hors des frontières de l'Albanie.
Après la mort d’Enver Hoxha en 1985, les difficultés sociales, politiques et économiques s’accumulèrent. En 1989, ce fut la chute du communisme dans ce pays, ce qui fit de l’Albanie le dernier pays de l'Est à avoir connu sa révolution.
Mais la transition politique s'est avérée longue et laborieuse et l’Albanie a connu depuis des difficultés pour instaurer un gouvernement démocratique solide. N’oublions pas que, pendant plus de 40 ans, les Albanais ont vécu sous la domination d'un régime totalitaire qui a empêché tout développement économique.
Ramiz Alia, le successeur d'Enver Hoxha, dut amorcer une certaine démocratisation : ouverture des frontières et autorisation des voyages à l’étranger, levée des interdits religieux, élargissement des relations commerciales avec l’Ouest, etc.
Pour ne pas être en reste, le Parti communiste changea de nom et devint le Parti socialiste albanais.
Dès 1990, l’effectif de la minorité nationale grecque en Albanie a considérablement diminué. En raison de l’ouverture des frontières, du sous-développement et des nombreuses difficultés économiques de la période de transition, une grande partie des habitants des régions méridionales du pays ont pu obtenir un emploi en Grèce, où ils vivent à présent.
Au cours de cette même période, les relations avec la Yougoslavie se firent de plus en plus tendues en raison des mauvais traitements exercés par les Serbes sur les albanophones du Kosovo. L'Albanie avait prévenu la Serbie qu'elle ne resterait pas les bras croisés. Non seulement des éléments armés albanais ont parfois attaqué des militaires et des civils serbes, mais des groupes organisés ont également fourni aux Kosovars une grande quantité d’armes et de l’argent blanchi provenant de la drogue.
Les tensions augmentèrent également entre l'Albanie et la Grèce au début des années 1990, Athènes accusant Tirana de maltraiter la minorité grecque du sud de l'Albanie.
Depuis le 13 juillet 1995, l'Albanie est devenue membre du Conseil de l'Europe. Ce rapprochement avec l'Europe occidentale s’est accentué encore davantage lors de la guerre du Kosovo (mars-avril 1999). Non seulement l’Albanie devint le pays-refuge privilégié des Kosovars fuyant la répression serbe, mais elle fut transformée en un vaste terrain de manœuvres militaires à la disposition des forces de l’OTAN. En quelques jours, plus de 320'000 réfugiés kosovars s’installèrent dans des camps albanais, ce qui représentait alors près de 50% de tous les réfugiés fuyant le Kosovo, soit l’équivalent du dixième de la population de l’Albanie. Ce pays de 3,5 millions d’habitants, par ailleurs l’un des plus pauvres de l’Europe (70 % de chômage), a hébergé plus de 400 000 réfugiés kosovars depuis le début du conflit (1998). Ces événements ont fait en sorte que l’Albanie s’est rapprochée de l’Union européenne et des États-Unis. L’ancien dictateur de l’État albanais, Enver Hoxha, ce marxiste-léniniste qui détestait les Occidentaux, a dû se retourner plusieurs fois dans sa tombe! Ajoutons aussi que les Albanais ont découvert les vertus du capitalisme avec la venue de plus de 10 000 étrangers, les «humanitaires», appartenant à l’OSCE, au CICR, à Médecins sans frontières, à Médecins du monde, au Haut-Commissariat des Nations unies, etc., sans compter tous les ONG inimaginables, les soldats de l’OTAN et les très nombreux journalistes.
La guerre du Kosovo a eu pour effet de dynamiser l’économie locale, qui en avait bien besoin, mais au profit de la classe dirigeante et de la mafia. D’ailleurs, le journal albanais Koha Jone a même assuré que, sur dix rations humanitaires arrivées dans le pays, seules trois étaient effectivement distribuées aux réfugiés kosovars. Ces faits démontrent que les autorités albanaises ne semblent pas avoir réussi à exercer un contrôle sur ce qui se passe dans leur pays.
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